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Interviews
Quels sont les risques du métier de photographe aquatique de surf ?

Réponse de Laurent Masurel, photographe professionnel, champion de bodysurf.

"La photographie aquatique de surf est une activité à risques pour plusieurs raisons.

Nous utilisons des objectifs « fish eye» (avec un grand angle de champ) qui nous obligent à nous rapprocher toujours plus de l’action pour obtenir de meilleures photos. La concurrence est rude et il faut pouvoir se démarquer en trouvant de nouveaux angles de vue ou en attendant jusqu’au tout dernier moment pour prendre la photo, notamment dans le tube au risque de partir avec la lèvre.
Pour obtenir des clichés qui intéressent les magazines et les marques, nous nous risquons sur des spots extrêmes dans des vagues de plus en plus grosses qui cassent sur peu de fond (sable ou récif).

Le fait qu’il y ait de plus en plus de monde sur certains spots augmente le risque de collisions avec un surfeur mais aussi entre photographes : se retrouver pris dans la zone d’impact avec 6 photographes autour est une situation stressante. Les surfeurs slaloment généralement entre les photographes aquatiques mais certains ne veulent plus croiser notre route sur la vague : depuis une mauvaise expérience, l’hawaiien Pancho Sullivan nous demande de ne plus shooter à son approche.

J’ai déjà shooté à Teahupoo dans un « petit » 2,50 mètres mais c’est à Pipeline que je me suis fait ma plus grosse frayeur. Au cours de l’hiver 2005-2006, alors que Pipe cassait aux deuxième et troisième reefs à 12 pieds avec des séries à 15 pieds, je me suis fait exploser par une série qui avait décalé et j’ai touché le fond avec la tête à deux reprises. 

Depuis cette mauvaise boîte, je ne me pose même plus la question de savoir s’il faut porter un casque ou non. Le casque est devenu systématique pour moi. Il freine très légèrement mon immersion dans l’eau et me fait peut-être rater la fraction de seconde nécessaire pour le « cover shot » d’exception, mais au moins il me protège de traumatismes potentiellement graves !

Une autre mauvaise expérience m’est arrivée pendant une Expression Session du Quiksilver Pro France. Taylor Knox arrivait à pleine vitesse vers moi quand il a enclenché un gros cut-back mais dans le virage sa planche a ripé. J’allais me la prendre dans le visage mais j’ai fort heureusement pu interposer mon caisson entre la board et moi, ce qui fait qu’elle est venue se plaquer à plat contre le hublot…

Être photographe aquatique de surf est exigeant physiquement. Pour m’y préparer je pratique la course à pied. Il faut surtout être un excellent nageur avec les palmes. Le meilleur entraînement reste la pratique : après 3 heures de shooting dans les vagues, tu peux considérer avoir accompli ta part d’activité physique quotidienne…"


Laurent Masurel a été finaliste du Pipeline Bodysurfing Classic en 1998. Il est photographe et cameraman aquatique au sein de la société AQUASHOT et collabore avec les plus grandes marques de surf et la presse surf internationale. Il est l’un des photographes officiels de Surf Prevention.

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