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Interviews
Quelles conditions de neige devraient faire renoncer à une session de freeride ?

Réponse de Claude Etchelecou, moniteur de ski et snowboard, spécialiste du hors-pistes.

Le freeride est une discipline qu'affectionnent les snowboardeurs. Comme on a pu le constater récemment avec l'accident spectactaculaire de Xavier De Le Rue, il s'agit d'une discipline à hauts risques. Raison de plus pour prendre avis auprès de professionnels de la montagne comme Claude Etchelecou avant d'envisager de se lancer sur des pentes vierges...



« Ce n'est pas la qualité de la neige de surface qui me fera renoncer à une session de freeride, c'est ce qui se passe en dessous.

Si j'ai devant moi 30 centimètres de super belle poudreuse qui est sur une sous-couche saine, je n'hésiterai pas un instant à m'y lancer quelle que soit la pente, en me méfiant tout de même des endroits "sous le vent" où se forment les plaques à vent quand celui-ci souffle durant les chutes.

Si je sais par contre qu'il y a une couche bien fragile, type "couche de gobelets", je n'irai que dans des endroits faiblement pentus (moins de 20°) ou qui ont été sécurisés par les pisteurs de la station, tout ce qui est en bordure de piste. En principe, les pisteurs sécurisent toutes les pentes qui peuvent "dégueuler" sur les pistes.

Cette connaissance des sous-couches est fondamentale. Il n'y a pas une neige, mais des neiges.
La cohésion d'une couche de neige est une alchimie très complexe de la combinaison de pas mal de composants comme le flocon, la température et le vent pendant la chute, la température qu'il a fait depuis plusieurs semaines, etc... C'est extrêmement complexe. 

Et puis il faut combattre les idées reçues comme "il fait extrêmement froid depuis trois semaines" donc c'est bon. Les fameux « gobelets », qui se comportent un peu comme un tapis de billes pour les couches supérieures, se forment justement parce que le froid extrême dure longtemps. Plus le froid dure, plus l'épaisseur de la couche grandit. C'est un phénomène dû à l'écart de température entre la surface et la profondeur. C'est surtout sensible en début d'hiver quand un peu de neige se pose sur du sol "chaud" (à peu près 0), et qu'ensuite, pendant un assez longue période, il fait très froid sans qu'il y ait de nouvelle chute. Une discussion là-dessus avec les pisteurs peut vous apprendre beaucoup de choses. 

Ensuite, sortez couverts, c'est à dire avec au moins la trilogie arva/pelle/sonde (en ayant appris à s'en servir !). Si en plus vous avez un sac ABS et un avalung comme moi, vous mettez toutes les chances de votre côté. 

La neige et son évolution, cela s'apprend et Internet est pour cela une super bibliothèque gratuite pour qui veut voir un peu plus loin que sa ou ses spatules. Et participez à des sessions d'apprentissage que pas mal de professionnels mettent en place un peu partout. » 


Claude Etchelecou, 53 ans, est moniteur de ski et snowboard, spécialisé en hors pistes. Spot habituel : le Pic du Midi de Bigorre dans les Pyrénées. Station préférée : Val d'Isère et son immense domaine hors pistes. Snowboardeur de la toute première heure depuis 1983 (25 ans déjà ! ), il a fabriqué la toute première planche de la famille Crepel... avant le big bang des films Apocalypse. 


Claude Etchelecou vous donne rendez-vous sur la Côte Basque à Anglet pour une animation gratuite intitulée "Freeride et sécurité" organisée au magasin Andaska le jeudi 11 décembre à 18h. 


Site internet personnel : www.horspistes.fr

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