On se dit logiquement que surfer en permanence dans un océan pollué n’augure rien de bon pour sa propre santé. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès en disant à chaque fois que l’on tombe malade qu’on a choppé un microbe dans l’eau !
Quand un surfeur attrape une infection, il est très difficile de savoir s’il l’a contractée dans l’eau ou non. Mais si on arrive à démontrer statistiquement qu’un nombre significatif de personnes tombent malades après avoir surfé le même spot pendant un pic de pollution, on peut établir un lien de cause à effet. C’est ce genre d’étude qui manque actuellement et que Surfrider Foundation devrait mettre en place pour étayer son discours et faire encore plus pression sur les pouvoirs publics.
Il faut faire la différence entre la pollution visible (macrodéchets, marées noires, etc.) et celle qu’on ne voit pas tout aussi dangereuse : à la pollution chimique s’ajoute la pollution bactériologique : entérocoque, escherichia coli (d’origine fécale), staphylococcus, pseudomonas, vibrio vulnificus, virus et autres microorganismes flottent sournoisement entre deux eaux pendant que nous surfons…
La concentration de ces germes varie selon les jours, d’un spot à l’autre. Certains événements déclenchent des pollutions soudaines :
- de fortes pluies nettoient les trottoirs et toutes les surfaces de leurs immondices qui se déversent dans la mer.
- quand une station d’épuration est débordée par les pluies abondantes d’un gros orage, les eaux usées se déversent sur les spots.
De la virulence du germe que vous attrapez et de la qualité de vos défenses immunitaires dépend la gravité de l’infection. Les infections le plus souvent rencontrées sont les infections de plaies et les infections ORL (otites externes +++). Mais on peut potentiellement développer des infections de toutes les zones en contact avec l’eau : la peau, les muqueuses, les yeux ou encore le tube digestif quand on boit la tasse…
Faute de recommandations officielles ou de critères précis pour évaluer les risques à surfer dans une eau polluée, on ne peut donner que des conseils de bon sens.
Vous devez estimer vous-même le niveau de pollution avant d’aller surfer. Si l’eau est trouble, nauséabonde et que vous voyez un rat crevé sur la plage, il y a des chances que les égouts se soient déversés récemment : il vaut mieux ne pas aller surfer.
Il est conseillé d’attendre au moins 48 heures après de fortes pluies pour retourner à l’eau.
N’allez pas surfer dans une eau polluée si vous avez une plaie ou des égratignures qui peuvent constituer une porte d’entrée pour une grave infection.
Dans l’eau, évitez de « boire la tasse ».
Evitez d’ouvrir les yeux sous l’eau.
Après une session :
- prenez une douche et lavez-vous avec une solution nettoyante. Rincez la combinaison à l’eau douce.
- mouchez-vous pour vider vos cavités nasales et rincez-les avec une solution nasale d’eau de mer non polluée (Physiomer ®, Stérimar ®…)
- rincez vos oreilles et séchez-les sans introduire de corps étranger type coton tige dans le conduit auditif…
Ne négligez jamais une infection. Si les antibiotiques ne sont pas pris à temps, l’infection peut s’étendre ou passer dans le sang en entraînant des états infectieux gravissimes.