LE CASQUE NE FAIT PAS ENCORE PARTIE DE L’ATTIRAIL DU SURFEUR, À L’INVERSE DES KITE-SURFEURS, SNOWBOARDEURS ET AUTRES SKATEURS QUI ONT CAPTÉ QU’IL VALAIT MIEUX PROTÉGER LEUR CABOCHE. LE PORT DU CASQUE EST UNE HÉRÉSIE POUR LES PURISTES MAIS PARAÎT INDISPENSABLE SELON LES MÉDECINS QUI SE SONT PENCHÉS SUR LA TRAUMATOLOGIE DU SURFEUR.

Traumatologie. La tête du surfeur est atteinte dans plus de 50% des accidents mais moins de 1% d’entre eux porte un casque. La tête est touchée dans à peine 10% des accidents de snowboard et l’immense majorité des pratiquants ride casqué. Cherchez l’erreur…

Plaie du scalp. Une dérive acérée, un nose pointu ou une patate de corail mal placée peuvent occasionner une plaie du cuir chevelu qui peut saigner abondamment. Un casque adapté semble prévenir ce risque en cas de choc d’intensité faible à modérée.

Traumatisme crânien. Quand le surfeur s’assomme contre une lourde planche (longboard, stand-up paddle) ou quand il percute violemment son crâne contre le fond (sable ou rochers), il peut perdre connaissance. Ce genre de traumatisme peut donc entraîner la noyade et il semblerait que certains surfeurs aguerris aient péri de la sorte (Mark Foo, Malik Joyeux R.I.P.). Attention, les casques actuels n’apportent pas une protection suffisante pour prévenir les traumatismes crâniens consécutifs à un choc violent.

Trauma facial. Il est fréquent de s’entailler le visage ou de se casser le nez en surf. Il peut aussi arriver malheureusement de se crever un oeil. Mais peu de casques apportent une protection satisfaisante de la face sauf peut-être ceux avec une visière amovible. Des lunettes en polycarbonate apportent une certaine protection des yeux contre les chocs.

Pourquoi si peu de surfeurs portent-ils un casque ? Une étude australienne a questionné 646 surfeurs sur le sujet. Il en ressort que la plupart des surfeurs ne sont pas conscients du risque de blessure à la tête. La majorité croit que les casques ne sont pas confortables et altèreraient leurs performances. Il existe pourtant une marque australienne de casques légers et confortables qui n’empêchent pas de « déchirer ».

Quand faut-il sortir casqué ? Les locaux de Mundaka vous le diront : le port du casque s’impose plus pour se protéger de sa propre planche ou de celle des autres, que pour se protéger du fond. Quand on connaît un peu le tempérament de ces tuberiders, on se doute qu’ils ne portent pas un casque pour faire joli. Ils n’en portent pas non plus pour se protéger du reef car le fond est sableux à Mundaka. Ils sortent casqués pour éviter de se (faire) planter une board dans le crâne quand leur spot est bondé (ce qui est très souvent le cas).

Montrer l’exemple. Souvenez-vous : Tom Carroll en roller à Pipe ou Elko en tube «grab rail » à G-Land…casqués. A l’époque même le champion du monde Damien Hardman sortait régulièrement le casque. Il suffirait peut-être que Mick Fanning ou Dane Reynolds porte un casque pour relancer son utilisation chez le commun des surfeurs…

Les casques pourraient très bien revenir à la mode : il existe déjà des modèles stylés et on peut même y ajouter une caméra embarquée pour filmer ses exploits ou des écouteurs pour surfer en musique ou pour recevoir les consignes d’un moniteur ou d’un coach sur le sable

L’utilité du casque pour les débutants, les filles, les enfants ou sur les spots surpeuplés est indéniable. Mais le choix et la disponibilité des casques sont toujours très limités en surf shop. Il serait pourtant urgent que les industriels se penchent sur le développement des casques les plus adaptés à la pratique du surf.

Eté 2017 : Un nouveau casque destiné aux enfants vient d’être lancé par Tribord / Décathlon.

Lire aussi : ils ont surfé sans casque et se sont blessés grièvement : – Pascal Dattler ;Malik Joyeux ,Rob Bain , Laird Hamilton , Damien Hobgood à Teahupoo , Une surfeuse à Biarritz …

Le jeune prodige John John Florence surfe casqué à Hawaii

Exemple de casque conçu pour la pratique du surf.

Un casque peut aussi être cool et sexy... Copyright Headzone .

À retenir
Le casque est fortement recommandé quand il y a du monde à l’eau du fait du risque élevé de collision surfeur contre surfboard.

Le casque semble protéger des chocs d’intensité légère à modérée contre une planche ou le fond. A confirmer par des études en recherche et développement et des études épidémiologiques.

A propos de l'auteur :

Médecin, surfeur, blogueur. Auteur des livres Surfers Survival Guide, Surf Thérapie et DETOXseafication.

 
 

1 commentaire

  1. Marie G dit :

    Bonjour,

    Dans votre phrase « L’utilité du casque pour les débutants, les filles, les enfants ou sur les spots surpeuplés est indéniable. », pourquoi souligner en particulier l’utilité d’un casque pour les filles? Les garçons sont-ils moins susceptibles de subir des traumatismes crâniens? Ou est-ce qu’il s’agit juste de perpétuer le mythe comme quoi les filles sont des êtres bien plus fragiles que les garçons?

    Je ne remets pas en cause le port d’un casque, en revanche je ne vois pas l’intérêt de renforcer les stéréotypes genrés.

    Cordialement,

    Marie

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